Comme j'expliquais dans un autre topic sur les références des substituts d'optos, sur les SAM, il n'y a qu'un seul type de composant qui n'utilise que des LEDs émettant de la lumière visible rouge. Donc, pas de couple photodiode + phototransistor.
Deux avantages clés : les composants sont interchangeables et on peut les brancher indifféremment sur les prises Transmitter et Receiver sur la plaquette opto, et comme la lumière est rouge visible, on peut identifier du premier coup quelle est la plaquette opto défectueuse.
L'idée c'est que comme je dispose d'un stock assez garni de plaquettes optos pour WPC en plus ou moins bon état, c'est de pouvoir les utiliser sur des SAM afin de remplacer les optos défectueux (comme ce fut le cas sur la rampe de mon Avengers). En gros, réparer avec ce qu'on a. Evidemment, la limite, ce sont les LEDs elles-mêmes, mais elles sont pour l'instant assez faciles à se procurer.
Donc pour confectionner un transceiver Stern complet, il vous faudra :
- une plaquette opto pour WPC, et en particulier, la petite plaquette en bakélite :
Sur les WPC, il en existe deux types : les vertes avec support collimateur plastique blanc où sont montées les photodiodes, et les bleues avec support collimateur noir où sont montés les phototransistors. Pour les Stern, peu importe les couleurs ou les plaquettes : ils sont tous interchangeables. D'origine sur les Stern, les collimateurs sont noirs. Seule la plaquette est utilisée : s'il y a une photodiode (ou un phototransistor, il faut le/la déssouder). En faisant ça, bien faire attention de ne pas abîmer les pistes et pastilles des trous traversants.
- des LEDs rouges en lumière visible. D'après mes recherches (infos trouvées sur internet et confirmées en atelier chez moi), on peut utiliser des LEDs suivantes : Everlight MV8114, résine claire (= water clear=), longueur d'onde 660 nanomètres
- deux sections de fil de couleur différente, l'AWG 20-22 est suffisant (en fonction de ce que vous avez dans votre stock, surtout niveau couleurs)
- Un connecteur deux positions série Molex KK en pas 2,54 mm - Pour info, c'est celui utilisé sur les vieux Bally des années 80 (cosses à sertir, ces horribles connecteurs marron venus du 8è cercle des Enfers flipperistiques), ou encore sur les WPC pour la matrice de switches (autodénudant IDC). La référence du connecteur 2 positions est 22-01-2027 , et à défaut (en mode récup), je sectionne des grands connecteurs.
- des cosses molex adaptées à cette connectique, en l'occurence de la Molex 08-52-0123 , série KK toujours. C'est petit, donc avis à ceux qui ont la tremblotte.
Pour procéder, c'est simple : on met la plaquette d'opto WPC à nu pour enlever la vieille soudure et éventuellement la photodiode/le phototransistor. Côté composant, placer la diode avec le méplat (la cathode, le pôle négatif, quoi) vers la gauche. Sur les optos Stern, la cathode est connectée avec le fil couleur cuivre, et l'anode avec le fil couleur argent.
La différence entre les plaquettes Stern et les plaquettes WPC est que sur les SAM les fils passent à travers le PCB (et maintenu par les encoches) alors que sur les WPC les fils sont soudés sur les pads carrés de soudure. En pratique, ça ne change rien du tout.
Si les trous traversants sont bousillés, je ne coupe pas les pattes de la LED à ras, je les prolonge jusqu'au pad de soudure en les mettant en forme à l'aide d'une pince à bouts fins, et ensuite, je soude mes fils en place. Important : penser à contrôler la continuité entre les pads de soudure et les pattes de la LED une fois coupées, vu que sur des plaquettes de récup, ça a tendance à être souvent amoché.
Pour faire un montage propre, y'a deux solutions afin d'éviter que les fils ne bagottent chacun de leur côté : soit un utilise une gaine thermo sur toute la longueur (ça coûte cher en gaine thermo à la longue, mais c'est comme ça que c'était fait sur les flashers et switches sur les WPC pour la section qu'il était possible de débrancher), ou soit comme ça, torsader le fil à l'aide d'une perceuse ou d'une visseuse en coinçant la paire dans le mandrin = super rapide, super clean. On coupe ensuite à la bonne longueur la paire.
Ensuite on sertit les cosses et on insère dans les connecteurs.
Ensuite, il faut remonter le collimateur (la partie plastique donc), on peut utiliser indifféremment celle récupérée sur l'opto stern ou sur l'opto WPC, c'est la même. Le pas de la vis est le même, de même que la position du petit téton d'alignement, au millimètre près.
À ce stade, il n'y a plus qu'à brancher. Si pour une raison X ou Y la LED ne s'allume pas quand on la branche sur la plaquette d'opto (connecteur à l'envers, LED soudée à l'envers), le plus rapide est de déssouder les fils et de les inverser sur la plaquette opto. Aucun risque de cramer quoi que ce soit sur le module d'amplification opto, ça craint rien (c'est une LED, et en plus, c'est de la basse tension).
Il y a une légère différence de teinte dans la lumière car les LEDs des optos d'origine Stern est de 645 nanomètres, alors que les LEDs Everlight utilisées ici sont de 660 nanomètres. Par conséquent, c'est plus orangé avec les LEDs d'origine Stern, et un peu plus pourpre avec les Everlight. La bonne nouvelle c'est que ça fonctionne en en ne remplaçant qu'un seul opto ! Pas besoin de remplacer la paire complète, sinon pour la tranquillité d'esprit.
Sur la photo, j'ai désoudé la LED grillée sur la plaquette Stern pour la remplacer par une Everlight. Comme je le disais également dans un autre topic, la soudure doit être RoHS, donc sans plomb, parce qu'elle est terne, elle colle à la panne du fer, et est chiante à travailler. Conséquence : on arrache les oeillets des trous traversants comme d'un rien. Prudence, donc, c'est pas un geste anodin (même si l'enjeu est quand même d'une portée limitée).
En mode test sur les SAM, c'est facile de voir si ça fonctionne tout de suite, en tenant les deux plaquettes face à face, puis les déplaçant de façon à simuler une rupture de faisceau. Attention juste à faire en sorte que les plaquettes sous tension ne touchent pas malencontreusement quelque chose susceptible de les endommager et de cramer dans leur chute le module d'amplification opto.
Il me reste à essayer avec des LEDs moins chères, j'ai trouvé des Kingbright (WP7113SRC/DU) à 640 nanomètres. Dans un premier temps, j'ai tenu à essayer les Everlight dont j'avais plus de raisons de croire qu'elle marcheraient. Dès que j'ai du temps pour essayer les autres, je mettrai à jour ici.