La dernière dictature : le 1 joueur Gottlieb

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dominois robin
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Message par dominois robin » sam. 10 07, 2004 21:17

Amis collectionneurs, rassurez vous, pas de bruits de bottes en vue, mais uniquement une dénonciation d’une dérive intellectuelle.

<h2>LE GRAAL : LE 1 JOUEUR GOTTLIEB</h2>
(et si possible en woodrail)<br>
<br>
Depuis prés de 10 ans l’attention des collectionneurs se focalise presque exclusivement sur ce type d’appareils.<br>
Quelles en sont les raisons ? est-ce justifié ? cela va t’il perdurer ?<br>

<h2>1) LE CHOIX DU MANUFACTURIER GOTTLIEB</h2>
D’une manière assez juste, GOTTLIEB est considéré comme la Mercedes du pinball. Ceci est du à la qualité intrinsèque constante de ces produits. La fantaisie chez GOTTLIEB est inconnue et de 1947 (humpty dumpty) à 1995 (barb wire) nous trouvons une étonnante constance en termes de qualité de fabrication et de design.<br>
Williams qui rivalisait largement avec son concurrent jusqu’au début des années 60 fut ensuite largement distancé. Ses produits étaient d’un design inadéquat, et la qualité de fabrication plus légére (la marque est traditionnellement réputée plus panneuse). Ce qui est dommage, car l’inventivité des ses ingénieurs était réelle.<br>
Bally qui fut absent de 48 à 1956 fit preuve de beaucoup d’originalité tant dans le design que dans l’architecture des plateaux (systématiquement asymétriques, flipper-zipper, mushroom bumpers,…) mais ne put s’imposer réellement. Les machines produites n’étaient pas au niveau de qualité requis et les plateaux ne rencontrèrent pas le succès escompté.<br>
Pour les autres marques US ou européennes, leur faible diffusion ne permit pas d’apprécier des qualités parfois élevées (cf. certaines productions espagnoles).<br>


<h2>2) LE 1 JOUEUR</h2>
Léger, moins encombrant, beaucoup plus facile à dépanner, le « monocompteur » qui en exploitation n’était placé que sur des sites mineurs, eut rapidement la faveur des collectionneurs.<br>
Pour les professionnels et les manufacturiers, le « navire amiral » était le 4 joueurs. Les grandes marques en sortaient, sur les premiers temps, 1 par an. Il était cher et réservé aux meilleurs places.<br>
Le 2 joueurs était un jeu moins onéreux mais traité comme un 4 tableaux.<br>
Le 1 joueur était le jeu « provincial », beaucoup apprécié dans le sud méditerranéen et le nord de l’hexagone. Destiné aux petites places (bars de 2nd zone, campings, cafes de facs,…) il était vendu 30 % moins cher qu’un 4 joueurs et présentait une bonne rentabilité. Il était très apprécié des petits exploitants.<br>


<h2>3) L’ATTRAIT DU DESIGN</h2>
Jusqu’en 1954 on ne comptait que du 1 player.<br>
Sur les années 54/60, le design des flippers 1 joueur était particulièrement sympa et « rétro ». L’attrait est justifié. Les 2 et 4 compteurs étaient volontairement plus modernes tant dans le graphisme, que dans les caisses. <br>Constatez l’horreur visuelle d’un DUETTE ou d’un DOUBLE ACTION.<br>
Il est évident que jusqu’à 1960, l’on ne peut être attiré facilement par un 4 tableaux. Seuls les 2 joueurs peuvent concurrencer le 1 player ( SUPER CIRCUS, PICNIC,…). <br>

<h2>4) LA FAUSSE RARETE</h2>
Le 1 joueur Gottlieb a la réputation d’être rare. C’est un mythe dont les fondements sont la spéculation, et une méconnaissance du marché.<br>
Essayez de trouver en France un FOUR SEASONS ou un NOW ou un NIP IT !<br>
Les1 player sont nombreux en France et en Europe. Sur notre territoire, des centaines de containers entiers de Gottlieb 4 joueurs ont été exportés vers l’Afrique durant plus de 10 ans, mais quasiment aucun 1 joueur n’a été réexporté.<br>
Le tirage de ces versions est loin d’être insignifiant. A titre d’exemple sur l’année 1962, Gottlieb a sorti un 4 tableaux (2.950 exs) trois 2 tableaux (6.850 exs) et sept 1 player (14.350 exs).<br>


<h2>LA CONCURRENCE DES AUTRES VERSIONS</h2>


Jusqu’à la fin des années 60, la suprématie d’attrait du 1 joueur sur les autres versions trouve une justification.<br>
Il est dommage néanmoins que l’immense majorité des collectionneurs passe à côté des 1 joueurs Williams. Il est exact que la marque fut beaucoup moins distribuée en France, mais ces jeux sont au moins équivalents en intérêt aux Gottlieb.<br>
Dans les années 70, cette suprématie est inversée. Les jeux les plus beaux et les plus intéressants furent des 4 tableaux (chez Gottlieb les versions 2 joueurs 1970 étaient toutes des déclinaisons exactes des 4 tableaux).<br>
Williams en était quasiment absent. Bally fit grosse impression mais avec un nombre de machines restreint (FIREBALL, WIZARD, OLD CHICAGO,..).<br>
Gotllieb ne construisit quasiment que des « monstres » (SHERIFF, FAST DRAW, SPIRIT 76, ROYAL FLUSH,…), tellement supérieurs qu’ils seront repris en version électronique.<br>
Sur cette période le 1 joueur connut un coup d’arrêt net, seules quelques merveilles émergèrent (ELDORADO, CENTIGRADE 37) aux qualités de plateau époustouflantes ou au design réussi (ATLANTIS).<br>

<h2>EN CONCLUSION</h2>

Oui au 1 joueur Gottlieb.<br>
Non à sa dictature.<br>
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Il est légitime de lui prêter des qualités particulières sur 47/70, en équivalence avec Williams.<br>
Il ne faut pas le surpayer.<br>
<br>
Les plus grands jeux 1970 sont des 4 tableaux (Gottlieb/ Bally), seuls quelques cas évoqués ci-avant ou les tous derniers produits (TKO, HIT THE DECK,..) méritent un intérêt et une cote élevée.<br>
N’oubliez surtout pas les 2 joueurs qui recèlent des potentialités. Les jeux étaient souvent très travaillés et les backglass laissaient plus de place l’artiste pour s’exprimer que sur la version 4 tableaux (PYRAMID, PIONEER,..).<br>
<br>
Robin

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